(Photo: Claude Nozères)
Morue franche
Gadhus morhua
Ce poisson a trois nageoires dorsales, une ligne latérale distincte et un barbillon sous le menton. Il est de couleur brun à gris-vert sur le dos, un ventre plus pâle, souvent tacheté. Les adultes mesurent généralement de 35 à 85 centimètres. La plus grosse morue à être pêchée pesait 96 kilogrammes et mesurait 180 centimètres.
L’autorité
Linnaeus, 1758
La classification des détails
Embranchement : Chordata (cordés); Sous-embranchement : Vertebrata (vertébrés); Classe : Actinopterygii (poissons à nageoires rayonnées).
L’habitat
Les morues franches vivent sur les plateaux continentaux du côté nord-est et nord-ouest de l’océan Atlantique. Au Canada, les morues franches se trouvent de l’Île de Baffin dans l’Arctique, au banc Georges et la baie de Fundy. Pendant les premières années de leur vie (d’un à quatre ans), les morues juvéniles préfèrent les habitats côtiers, comme les herbiers de zostères et les fonds de gravier, qui les protègent contre les prédateurs. Les morues plus âgées se trouvent jusqu’à des profondeurs de 600 mètres, mais généralement à des profondeurs d’environ 150-200 mètres. C’est une espèce de poisson démersale, qui passe la plupart du temps près du fond de la mer. Les individus forment de grands bancs de poissons. Certaines populations de morues migrent vers la côte pour frayer.
L’alimentation
Les larves de morue se nourrissent de phytoplancton et de petit zooplancton. Les juvéniles mangent de petits crustacés. Aussitôt que leur bouche est assez grande, les morues se nourrissent d’autres poissons comme des harengs, tanche-tautogues, plies, chaboisseaux et même d’autres morues. Elles mangent aussi des calmars, crabes, mollusques, échinodermes et vers.
La reproduction
Sexes distincts. Les morues femelles atteignent la maturité sexuelle entre l’âge de deux et sept ans. Le frai des morues se fait en dispersant plusieurs œufs, et les parents ne prennent pas soin des larves. Les femelles produisent entre 300 000 et plusieurs millions d’œufs chaque saison. Le mâle retient la femelle avec ses nageoires pelviennes, la femelle relâche ses œufs et ensuite le mâle relâche ses spermatozoïdes pour les féconder. La femelle peut s’accoupler avec plusieurs mâles. La femelle disperse ses œufs fécondés en lots durant les trois à six semaines suivantes. Après environ deux semaines, les œufs éclosent. Les larves se tiennent au niveau du plancton pendant plusieurs mois avant de migrer vers les habitats de fond. Les œufs, les larves et les juvéniles sont tous vulnérables aux courants et aux prédateurs. Environ un seul œuf sur un million survivra pour devenir un adulte. Les adultes peuvent vivre jusqu’à 25 ans.
Des faits amusants
Des populations enclavées de morues vivent dans des lacs marins le long des côtes de l’Île de Baffin. Ces lacs ne reçoivent de l’eau de mer que durant les plus grandes marées estivales.
Les morues mâles font un bruit de tambour en vibrant certains muscles contre leur vessie natatoire. Les scientifiques pensent que les femelles choisissent alors leurs partenaires par le son de ce tambour. Les scientifiques ont découvert que le son est relatif à la taille du mâle, et les plus gros ont plus de chance de réussir à attirer les femelles.
Références
COSEWIC 2010. COSEWIC assessment and status report on the Atlantic Cod Gadhus morhua in Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottowa.
Cohen DM, Inada T, Iwamoto T and Scialabba N (1990) Gadiform fishes of the world (Order Gadiformes): An annotated and illustrated catalogue of cods, hakes, grenadiers and other gadiform fishes known to date. FAO Species Catalogue Volume 10. FAO, Rome. 452 pp.
Rowe S and Hutchings JA (2008) A link between sound producing musculature and mating success in Atlantic cod. Journal of Fish Biology 72, 500–511.
Scott WB and Scott MG (1988) Atlantic fishes of Canada. Canadian Bulletin of Fisheries and Aquatic Sciences 219, 731p.