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Un portrait dessiné à la main de la tête et les épaules de Claire Goodwin aux cheveux longs et un foulard au cou.

Collections de Musée

Le Centre de référence de l’Atlantique (CRA) est un musée de recherche dévoué à la vie marine de l’Atlantique canadien. En anglais, il est connu sous le nom ARC, comme l’Arche de Noé (Noah’s Ark), car les conservateurs essaient de garder un exemple de tout ce qu’ils trouvent. Le Centre existe grâce à un partenariat entre le Centre des sciences de la mer Huntsman et le ministère des Pêches et Océans. Il y a plus de 150 000 spécimens dans les collections, allant de minuscules planctons aux grands requins. La plupart des spécimens proviennent des eaux de l’Atlantique du Canada. Les scientifiques utilisent les collections du CRA pour leurs projets de recherche et pour les aider à identifier les animaux.

Plongez plus profondément

Entrevue des technologies

Qui travaille au musée CRA?

Nous avons deux conservatrices au musée CRA qui prennent soin de nos collections : Rebecca Milne et moi-même (Claire Goodwin). Nous obtenons beaucoup d’aide des équipes de techniciens du centre Huntsman. Torben Brydges, un technicien de Pêches et Océans Canada, gère les activités quotidiennes du musée.

De quelle façon le musée est-il utilisé?

Si vous êtes un scientifique, vous avez besoin de connaître les espèces que vous étudiez. Comment pouvez-vous confirmer vos identifications? Il existe toujours des livres et des sites d’identification évidemment, mais parfois il est rassurant de voir un vrai spécimen qui a été identifié par des spécialistes pour le comparer avec vos échantillons. Les scientifiques peuvent venir nous visiter pour voir nos spécimens ou les emprunter par courrier.

Que fait un taxonomiste? Qu’est-ce qu‘un spécimen type?

Un taxonomiste est un scientifique qui travaille en taxonomie : la classification et la description des organismes. Lorsqu’un taxonomiste décrit une espèce toute nouvelle à la science, il doit placer un spécimen holotype dans un musée. C’est le spécimen sur lequel il a basé la publication de sa description scientifique. Lorsque je décris une nouvelle espèce, je dois trouver et examiner des spécimens holotypes d’espèces similaires pour vérifier que mon espèce est différente. C’est passionnant d’examiner un spécimen qui pourrait dater d’une centaine d’années ou plus. J’ai même eu l’occasion de prendre dans mes mains certains spécimens de Darwin au British Natural History Museum. Souvent, les étiquettes d’origine sont encore avec le spécimen, écrites d’une belle écriture propre (une habileté que je devrais raffiner pour mon travail de conservation!).

Pourquoi se donne-t-on la peine de conserver des spécimens?

Les spécimens que nous conservons dans nos collections sont des preuves physiques qu’une espèce était présente à un moment donné dans un endroit particulier. Les scientifiques peuvent aussi partager des collections de spécimens témoins de projets précis. Dans l’avenir, cela permettra à n’importe qui de vérifier si l’identification s’est avérée juste.

Une photo de Lou Van Guelpen devant une étagère du musée, en train d’examiner un spécimen de poisson.

Les spécimens du CRA sont catalogués avec soin et entreposés sur des étagères faites spécialement pour le musée. Ici, l’ancien conservateur du CRA, Lou Van Guelpen, examine un spécimen de poisson. (Photo: Centre des sciences de la mer Huntsman)

Quelles sont les autres utilisations des collections du musée?

En plus de fournir une preuve de l’existence d’une espèce, les spécimens offrent aussi aux scientifiques la possibilité d’étudier le matériel physique de ces spécimens. Plusieurs scientifiques utilisent maintenant l’ADN pour étudier la relation entre les différentes espèces et leurs populations. Nous pouvons même extraire l’ADN de très vieux spécimens de musées. Parfois, l’étude de spécimens de musées mène au changement des noms d’espèces. Par exemple, des études sur les crânes de dauphins ont amené les scientifiques à diviser le dauphin à gros nez en deux espèces différentes.
Plusieurs collections ont des spécimens qui sont amassés pendant une longue période de temps. Cela permet aux scientifiques d’étudier les changements des espèces au fil du temps. Les collections du CRA datent du début des années 1900 et elles comptent des collections de larves de homard qui existent depuis le vingtième siècle. Nous pourrions utiliser ces spécimens pour étudier la diète des homards à l’aide d’analyses d’isotopes stables. Nous pourrions aussi observer de quelle manière les substances chimiques dans l’eau de mer ont affecté les populations de homards.

Comment les spécimens de musée sont-ils conservés?

Une des questions souvent posées par les jeunes est de savoir si j’ai tué tout ce qui se trouve dans nos collections. Non, pas personnellement! Par contre, tous nos spécimens sont morts. Les scientifiques prennent soin de prélever le moins de substance possible pour leurs études. Pour empêcher la décomposition des spécimens, il faut les conserver. Nous entreposons la plupart de nos spécimens dans l’alcool (éthanol ou isopropanol). Parfois, il faut avant tout faire une “fixation” des spécimens dans le formol pour conserver leur forme. Les animaux sont souvent fâchés d’être enlevés de leur habitat et ils peuvent donc se contracter, ce qui les rend difficiles à étudier. Pour empêcher cela, nous les “détendons” (avec de l’anesthésie) avant de les fixer. C’est très relaxant pour moi aussi, car plusieurs des produits chimiques utilisés, comme le menthol et l’huile de clou de girofle, sentent bon. Une fois conservés, les spécimens peuvent durer une centaine d’années s’ils sont gardés dans des conditions appropriées.

Une photo de Rebecca Milne qui soutient la tête d’un requin-taupe commun.

Les grands spécimens sont gardés dans de grands réservoirs en métal. Ici, Rebecca Milne tient la tête d’un requin-taupe commun. (Photo: Daniela Sneppova)

Est-il difficile de trouver un spécimen particulier dans le musée?

Avec plus de 150 000 spécimens, comment trouvons-nous une chose précise? La première étape est de nous assurer que les spécimens ont des étiquettes clairement rédigées. Elles doivent inclure le nom de l’espèce, l’endroit et la date du prélèvement, la personne qui a fait le prélèvement et tout autre renseignement important. Une fois que l’étiquette est attachée au spécimen, nous entrons l’information dans notre logiciel de données du musée. Au CRA, nos spécimens sont tous entreposés sur des étagères spéciales sur roulettes, et nous avons un système de codes pour indiquer sur quelle étagère ils devraient être. Si nous prenons quelque chose d’une étagère, il faut nous assurer de le remettre en place sur la bonne étagère!

Est-ce qu’on peut voir les spécimens que vous avez?

Vous pouvez faire des recherches sur nos spécimens à l’aide du système Ocean Biogeographical Information System (OBIS) (système d’information biogéographique des océans) (obis.org). Plusieurs musées et institutions de recherche partagent l’information qu’ils ont. Sur OBIS, les scientifiques peuvent voir la distribution des espèces et trouver facilement des spécimens pour leur projet de recherche.

Une carte indiquant les sites des collections de spécimens du musée de l’ARC.

Bien que la plupart des spécimens du CRA proviennent de l’Atlantique canadien, nous avons du matériel de partout dans le monde. La base de données du CRA est accessible au public par le système Ocean Biodiversity Information System. (Photo: Ocean Biodiversity Information System/ Global Biodiversity Information Facility. (le système d’information biogéographique des océans/le service d’information sur la biodiversité globale).)