Ian Church,
spécialiste en cartographie océanique
Ian Church est professeur adjoint à l’Université du Nouveau-Brunswick (UNB) à Frédéricton, au Nouveau-Brunswick où il enseigne la cartographie océanique et dirige le groupe de cartographie océanique de UNB. Il utilise un sonar multifaisceaux pour créer des cartes détaillées des fonds marins.
Plongez plus profondémentEntrevue des carrières en sciences marines
Quelles tâches faites-vous?
En tant que professeur adjoint au département de la géodésie et du génie géomatique à l’Université du Nouveau-Brunswick à Frédéricton, je spécialise dans l’enseignement et la recherche de la cartographie des fonds marins avec l’usage du sonar.
Pourquoi la cartographie des habitats des fonds marins est-elle importante?
La cartographie des fonds marins est très importante parce que le fond des océans est le dernier territoire sur la planète à être exploré. Environ 70 % de la surface de la planète est sous l’eau, et nous avons cartographié environ seulement 20 % de nos océans selon les normes modernes. Une grande partie de notre monde reste donc à explorer.
Pourquoi y-a-t-il si peu de fonds marins cartographiés?
Lorsqu’on se tient près d’un océan, ou même d’un lac ou d’une rivière, on ne peut pas voir le fond à travers l’eau parce que la lumière ne la traverse pas facilement. Donc, pour avoir une carte ou une ‘image’ du fond de l’océan, nous ne pouvons pas utiliser une technologie qui se sert de la lumière pour prendre la photo. Par exemple, Google Maps utilise les images satellites qui dépendent du reflet de la lumière du soleil sur la terre. Dans les océans, cette lumière se reflète sur la surface de l’eau où elle pénètre à peine sous la surface. Une technologie différente est donc nécessaire pour voir sous la surface de l’eau, et c’est pourquoi nous utilisons le son, sous forme de sonar.
À quoi ressemble votre journée typique?
Une journée typique pour moi consiste de travailler avec les données du sonar provenant des navires, dans le but de mieux comprendre le monde sous-marin autour de nous. Je rédige aussi des rapports sur ma recherche, et j’enseigne la cartographie océanique.
Quelle partie de votre travail est le plus agréable?
Il y a trois éléments de mon travail que je préfère. Le premier est d’enseigner à la nouvelle génération d’ingénieurs comment nous pouvons cartographier le fond de l’océan, et l’impact que ce travail peut avoir sur notre monde. Le deuxième élément est d’avoir la chance d’explorer des nouvelles régions de l’océan et d’observer des choses dans le fond que personne d’autre n’a jamais vues. Et le troisième élément est d’utiliser la plus récente technologie pour essayer d’améliorer les façons d’obtenir des données sur la cartographie océanique et comment les interpréter.
Quelle compétence est importante pour votre travail? / Comment avez-vous obtenu cette position?
Mon poste exige un diplôme d’études supérieures et de l’expérience dans le domaine de la cartographie océanique. J’ai obtenu mon baccalauréat en ingénierie à UNB. J’ai ensuite commencé à travailler sur des projets de recherche en cartographie océanique et j’ai obtenu ma maitrise et mon doctorat à UNB, l’une de trois seules institutions d’enseignement en Amérique du Nord qui offrent de la recherche spécialisée en cartographie océanique. Après mes études, j’ai fait un travail de recherche en cartographie océanique pendant 3 ans à la University of Southern Mississippi dans le Stennis Space Centre, avant de revenir à UNB.
Qui utilise les cartes océaniques?
La cartographie océanique est un domaine qui prend de l’importance et qui a un avenir prometteur. Le besoin de comprendre le fond des océans n’a jamais été aussi grand. Nous commençons à peine à comprendre l’importance de l’environnement des océans sur notre monde terrestre, et la cartographie océanique a plusieurs usages; entre autres, le développement des ressources (telles que, l’exploration des sources de pétrole et de gaz et la production d’électricité marémotrice), la cartographie des habitats (y compris où les pétoncles et les homards ont tendance à vivre), la protection environnementale, les courants océaniques, le réchauffement climatique, et la géologie. Plus de 70 % de nos océans restent à explorer et la technologie continue à évoluer. Nous aurons donc besoin de spécialistes en cartographie océanique pendant longtemps.
Avez-vous des conseils pour ceux et celles qui voudraient travailler dans ce domaine?
Mon conseil pour ceux et celles qui voudraient se lancer dans ce domaine est de suivre des cours de mathématiques et de physique à l’école secondaire et ensuite, s’inscrire à un baccalauréat universitaire ou un diplôme collégial avec une spécialisation en cartographie océanique. Dans la région de la baie de Fundy, des programmes de géodésie et de génie géomatique sont offerts à UNB, et des cours sont enseignés au centre des sciences géographiques à NSCC (Nova Scotia Community College).
Qu’est-ce qui vous a inspiré à travailler en sciences marines?
Ce qui m’a inspiré à travailler dans ce domaine est mon intérêt pour l’exploration et les cartes en plus de ma passion pour les océans et ses côtes. J’aime aussi beaucoup travailler avec la technologie.