Les cratères de la baie de Passamaquoddy Exploration accessible
Explorez le fond marin
Venez plonger dans la baie de Passamaquoddy! Laissez les images et les vidéos vous montrer certaines espèces incroyables qui vivent ici. De retour à la surface, découvrez les méthodes d’échantillonnages des scientifiques pour cueillir et étudier les animaux des fonds marins.
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Site de cratères dans la baie de Passamaquoddy
Les cratères sont des dépressions circulaires dans le fond marin. Des aires de cratères sont nombreuses dans plusieurs baies et zones littorales peu profondes le long des côtes au nord de la baie de Fundy. L’aire de la baie de Passamaquoddy est la plus grande. Elle contient plus de 10 000 cratères sur une zone de 87 kilomètres carrés. Les cratères ont des diamètres qui varient entre 1 mètre et 300 mètres. Ils atteignent des profondeurs de 29 mètres sous le fond marin. Cette carte montre où se situent les cratères de la baie de Passamaquoddy. Les deux lignes indiquent les endroits où des chercheurs ont exploré en faisant des relevés sismiques pour examiner la géologie du fond marin.
(Photo : Reproductions autorisées par Broster BE, Legere, CL (2018) Seafloor pockmarks and gas seepages, northwestern Bay of Fundy, New Brunswick, Canada. Atlantic Geology 54, 1-20.)
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Formation de cratères 1 - les changements du niveau de la mer
La baie de Passamaquoddy n’a pas toujours été couverte d’eau. Il y a environ 13 000 ans, les lourdes nappes de glace qui recouvraient la région se sont retirées, permettant ainsi à la croûte terrestre de monter d’environ 60 mètres. La plus grande partie de la baie de Passamaquoddy était devenue de la terre ferme. La seule eau restante était dans des lacs étroits entre l’île Deer Island et Eastport, et entre Deer Island et Campobello. Des marécages se sont formés et les plantes se sont propagées. La côte s’est lentement submergée jusqu’à il y a environ 5 000 ans, lorsque l’eau a de nouveau recouvert la baie de Passamaquoddy. La vase a enseveli les plantes et les marécages. Les bactéries décomposent lentement la matière végétale ensevelie. En digérant la matière, les bactéries produisent du gaz nommé gaz biogène, car il est produit par des organismes vivants. Le gaz ne peut pas s’échapper facilement à travers la couche de vase épaisse.
(Photo : Reproduction autorisée par Shaw J, Gareau P et Courtney RC 2002. Paleogeography of Atlantic Canada 13-0 kyr. Quaternary Science Reviews 21: 1861-1878.)
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Formation de cratères 2 - les tremblements de terre
Les scientifiques pensent que les tremblements de terre auraient pu créer certains cratères de la baie de Passamaquoddy. Plusieurs cratères sont près de la ligne de faille d’Oak Bay. Des centaines de tremblements de terre ont été enregistrés au Nouveau-Brunswick. Le plus grand séisme, d’une magnitude de 5,9, a eu lieu le 21 mars 1904. Le journal St Croix Courier a rapporté que des sommets de cheminées avaient été ‘jetés par terre avec une grande force’. Un tremblement de terre aurait pu soudainement déloger des bulles de gaz biogène piégées sous la vase du fond marin, et les relâcher dans l’eau. Les bulles de gaz libérées ont apporté des sédiments à la surface que les courants ont balayés au loin. Ceci a formé des trous dans le fond marin. Les plongeurs ont aussi observé de grosses bulles de gaz s’échapper de cratères ailleurs.
(Photo : Le journal Saint Croix Courier, fournie par les archives Charlotte County Archives)
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Formation de cratères 3 - géologie du fond marin
Les chercheurs ont utilisé des images sismiques pour examiner la structure du fond marin. Les images sismiques sont produites par l’envoi d’ondes de son (ondes sismiques) dans le fond marin. Des capteurs, appelés géophones, captent les ondes rebondissantes. Les différentes couches du fond marin font rebondir les ondes à des vitesses différentes. Cette illustration montre que les cratères (PM) sont formés dans les couches supérieures de vase du fond marin (M). La vase couvre le fond rocheux (BR) et le sédiment glaciomarin (GM), mais plusieurs cratères sont au-dessus des bulles de gaz naturel (NG).
(Photo : Reproductions autorisées par Broster BE, Legere, CL (2018) Seafloor pockmarks and gas seepages, northwestern Bay of Fundy, New Brunswick, Canada. Atlantic Geology 54, 1-20.)
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Sondage MPO 1 des cratères - Échantillonnage des cratères
Entre 2001 et 2004, les chercheurs du ministère de Pêches et Océans Canada et du Centre des sciences de la mer Huntsman ont mené un sondage pour étudier les cratères de la baie de Passamaquoddy. Ils ont cueilli des échantillons de sédiments pour en étudier la composition chimique. Ils ont capté des vidéos des cratères pour enregistrer la mégafaune (comme les astéries) et les caractéristiques des sédiments, comme les trous. Ils ont pris des pelletées par bennes pour étudier les créatures vivant dans le fond marin. Cette illustration montre un cratère et les endroits où les scientifiques ont prélevé les différents types d’échantillons.
(Photo : Création de l’image autorisée à partir des données de Wildish D, Akagi HM, McKeown DL et Pohle GW (2008) Pockmarks influence benthic communities in Passamaquoddy Bay, Bay of Fundy, Canada. Marine Ecology Progress Series 357:51-66. .)
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Sondage MPO 2 des cratères - vidéo du fond marin
Pêches et Océans Canada a réalisé cette vidéo des cratères avec le TOWCAM, une monture sous-marine tirée par bateau comportant une caméra vidéo, un appareil photo, munie de projecteurs d’éclairage. Les cratères sont trop grands pour en capter la forme sur la vidéo, même si nous sommes dedans. C’est difficile de bien voir le fond marin à cause de l’eau trouble. Nous percevons que le fond vaseux est plein de petits trous. Ces trous varient en taille entre 3 et 36 cm de diamètre et les scientifiques en ont trouvé à l’intérieur et à l’extérieur des cratères. Ils pensent que ces trous auraient été formés par le gaz de méthane qui s’est échappé des sédiments. Il est également possible que ces trous soient des terriers d’animaux tels que les homards ou les crevettes. Peu d’animaux sont visibles sur la surface des sédiments, mais on y voit parfois de grandes astéries boréales. Cette vidéo n’a pas de son.
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Sondage MPO 3 des cratères - Communautés de cratères
Les communautés vivantes de certains cratères sont différentes de celles du fond marin environnant. Les scientifiques ont trouvé peu d’astéries boréales dans les cratères, de groupes de concombres de mer du Nord dans le fond des cratères et davantage de tapis bactériens abondants sur les côtés des cratères. En examinant des échantillons du fond, ils ont aussi trouvé des différences dans les communautés vivant à l’intérieur du fond marin (endofaune). La quantité et la densité de plusieurs espèces d’endofaunes étaient moins élevées dans les cratères. Le graphique ci-dessus montre les différences d’abondance des dix espèces qui contribuent le plus aux différences entre les communautés d’endofaunes et les cratères de sites de référence. Les cratères avaient beaucoup moins d’espèces de vers polychètes et de certains mollusques comme la quahog nordique et la nucule delphinule. Une théorie suppose que la formation des cratères déplace ou détruit des espèces benthiques. Les communautés prennent sans doute entre 5 et 15 ans pour se rétablir, ce qui signifierait que dans certains cratères, les communautés se rétablissent d’une perturbation qui a eu lieu dans les 15 dernières années.
(Photo : Création autorisée à partir de données de Wildish D, Akagi HM, McKeown DL et Pohle GW (2008) dans Pockmarks influence benthic communities in Passamaquoddy Bay, Bay of Fundy, Canada. Marine Ecology Progress Series 357:51-66.)
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Échantillonnage par benne 1
Les scientifiques utilisent des échantillons prélevés avec une benne pour cueillir les animaux qui vivent dans le fond marin. L’étude des changements dans ces communautés peut indiquer l’état de santé de cet environnement. Nous joignons l’équipe de biodiversité du Centre Huntsman à bord du Fundy Spray. À l’aide d’un treuil, les scientifiques descendent une benne jusqu’au fond marin. Lorsqu’elle atterrit sur le fond, la perte de tension du câble ferme les mâchoires de la benne sur un échantillon de fond marin. L’équipe remonte la benne et la bascule par-dessus une structure. Les scientifiques ouvrent la benne et un gros tas de vase tombe dans un seau en- dessous. L’équipe rajoute de l’eau à l’échantillon et mélange le tout (une tâche idéale pour ceux et celles qui aiment jouer dans la boue!), et verse le mélange dans un tamis. En faisant un gros plan sur la vase, nous voyons un grand ver ramper sur la surface. Les scientifiques rincent les sédiments avec un boyau. Le tamis laisse passer les particules plus petites que ses mailles. L’équipe nettoie soigneusement l’échantillon dans un bac, le verse d’abord dans un filet et puis dans un bocal à échantillon.
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Échantillonnage par benne 2
Même après avoir tamisé l’échantillon benthique, quelques petits débris marins demeurent. On doit faire le tri pour trouver et prélever les animaux. Selon le volume de l’échantillon, ce travail peut prendre plusieurs jours. La technicienne du Centre Huntsman, Crystal Hiltz, trie un échantillon benthique. En observant les sédiments sous le microscope, elle les fouille pour trouver de petits animaux. Elle utilise des pinces à pointes fines pour les retirer de l’échantillon. Elle les divise en quatre catégories : les vers, les mollusques, les crustacés et d’autres groupes divers. Nous faisons un gros plan à travers le microscope. Nous voyons le sable bouger pendant que Crystal examine le contenu du plat. Crystal retire un ver polychète, un gastropode et un minuscule crustacé amphipode. Cette vidéo n’a pas de son.
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Sondage par chalut
Pêches et Océans Canada fait régulièrement des sondages par chalut afin de surveiller les populations de poissons de la baie de Passamaquoddy. Nous embarquons à bord du navire de la Garde côtière du Canada, le Viola M. Davidson. Le chalut déployé gratte le fond marin pendant 20 minutes. L’équipe remonte le filet à bord et l’enroule autour d’un tambour à grand filet. Avec la grue du pont, les scientifiques lèvent le cul de chalut plein de poissons à bord. Ils balancent attentivement la grue jusqu’à la trémie servant à trier et à compter les animaux. Ils relâchent les cordes qui tiennent le cul de chalut fermé. La prise cascade dans la trémie, les poissons se débattent. La trémie est tellement pleine que certains poissons tombent par-dessus son rebord. Nous faisons un gros plan de la prise pour l’examiner. Nous voyons plusieurs plies rouges, des crabes communs et même des homards. L’équipage commence à trier la prise, manipulant les crabes et les homards avec soin, car ils peuvent pincer les doigts. Une fois la prise est triée et comptée, le tout est remis à la mer.
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La baie de Passamaquoddy
Description de la vidéo : Nous survolons la baie de Passamaquoddy. Nous commençons au-dessus des côtes sablonneuses de l’île Ministers Island, du côté ouest de la baie. Nous filmons lentement dans le sens des aiguilles d’une montre. Au nord, nous voyons les îles Hospital et Hardwood. En tournant, nous voyons que la baie est presque clôturée par le rivage de la terre ferme au nord et à l’est et au sud à l’île Deer Island. Le territoire autour de la baie la protège des intempéries. Sa grande superficie signifie que les courants sont plus faibles ici que dans les passages étroits des îles de l’ouest. Les fonds marins dans la baie sont surtout sableux et vaseux. Cette vidéo n’a pas de son.
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Œufs de calmars
En août et en septembre, le calmar totam visite les eaux protégées de la baie de Passamaquoddy pour frayer. Les femelles utilisent leurs bras pour attacher des oothèques de matière gélatineuse en forme de doigt aux algues et aux roches. Elles attachent souvent leurs œufs à ceux des autres femelles, formant ainsi une masse ressemblant à une vadrouille. Chaque oothèque contient environ 200 œufs. Les œufs dans une oothèque peuvent provenir de différents pères.
(Photo : Claire Goodwin)
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Jeune loquette d’Amérique
Des habitats protégés à l’intérieur des côtes comme ceux de la baie de Passamaquoddy sont d’importantes aires de crèches pour plusieurs espèces de poissons. Les loquettes d’Amérique pondent dans des endroits protégés à fonds durs. La loquette femelle garde ses œufs jusqu’à l’éclosion, deux à trois mois plus tard. Les jeunes loquettes d’Amérique sont trouvées surtout dans les eaux côtières peu profondes, autour des roches couvertes d’algues.
(Photo : Claire Goodwin )